La logique mécanique

En Arts Martiaux, et plus précisément en Karaté, on s'aperçoit souvent, qu'à force de répéter des techniques "dans le vide" (Kihon / Kata) ou en assauts réglés "contrôlés" (Kumité), on en vient à développer naturellement certaines qualités indispensables, comme la forme du mouvement qualités peuvent s'avérer insuffisantes si on se transpose dans le cadre d'un combat réel, lequel doit aboutir à une mise hors de combat décisive de l'adversaire, et ceci si possible très rapidement pour éviter de s'exposer soi-même.

Il n'y a pas que la vitesse

Il est clair que la vitesse d'exécution - de la technique combinée au déplacement - est l'un des facteurs prépondérants de l'efficacité, dans la mesure où il s'agit d'atteindre pu vous atteindre ou esquiver votre (contre)attaque. Mais deux autres facteurs sont tout aussi importants, à savoir :
- la précision,
- l'efficacité.

Soyons précis

Il est facile de comprendre que, même si on touche très violemment, mais au hasard ou de façon globale (style "Chudan" ou même "Jodan"), non seulement l'adversaire ne sera pas hors de combat, mais il aura une agressivité décuplée par la rage ou la douleur, si cette dernière n'est pas suffisamment invalidante. Quand on observe attentivement les contre-attaques en Ippon Kumité par exemple, combien d'entre elles seraient réellement efficaces et décisives ? La précision est le double effet d'un entraînement assidu et d'une concentration sans faille, d'une part, et d'autre part d'une connaissance minimale des points dits "vitaux", afin de connaître sa cible potentielle, au moins en théorie au départ.

Pour que la technique "fonctionne"

Quant à l'efficacité, si elle est, sur le plan technique, le fruit du geste, de la connexion du corps, du "Hara", de la respiration, etc., il faut également y ajouter le côté "pratique", c'est-à-dire vérifier si cela "fonctionne" sur une cible aussi bien que dans le vide ou avec un contrôle adapté au travail à deux sans protections.

C'est pourquoi il est souhaitable, aussi souvent que possible, de travailler les techniques sur une cible, sur un sac par exemple en individuel, et sur des boucliers, plastrons, paos, valises, etc., en pratique à deux. Ce dernier travail est préférable, dans la mesure où le partenaire qui "reçoit" peut éprouver et commenter la frappe, ceci bien sûr pour mieux progresser ensemble.

Réalisme avant tout

En conclusion, soyons toujours le plus "réaliste" possible dans nos entraînements, visualisons au maximum l'adversaire imaginaire et l'impact en Kihon, la distance et les points vitaux en Kumité, et vérifions constamment que, sans rien perdre de la vitesse d'exécution ni de la forme, un véritable impact aurait bien l'effet escompté. Ce n'est qu'ainsi que notre Karaté pourra vraiment être exprimé dans sa véritable finalité.