Rubriques | 12 |
Où commence et où s'arrête le Karaté? |
Quelques définitions... Lorsqu'on parle de Karaté, on imagine avant tout des techniques frappées avec diverses parties du corps, devenues armes naturelles. Ce en quoi on n'a pas tort, les "atemis", qu'ils soient "Atewaza" (techniques de main) ou "Geriwaza" (techniques de pied) constituant la partie fondamentale du Karaté. Encore qu'éthymologiquement, il ne soit fait référence qu'à la main, qu'elle soit "chinoise" ou "vide" suivant l'interprétation des idéogrammes associés. L'idée de "main vide" devant davantage être comprise comme "être dépourvue d'arme", montrer le pied pour celà pouvant être incompris ou considéré comme une offense. Revenons aux origines Comme souvent, lorsqu'on cherche réponse à une question, il est utile de revenir aux bases. Et celles-ci nous rappellent que le Karaté, comme d'autres Arts Martiaux d'ailleurs, trouve ses racines dans le Jyiû-Jûtsû (ou "techniques souples"), lequel a constitué un immense réservoir de techniques extrêmement variées. Parmi celles-ci, beaucoup étaient très dangereuses et jugées inappropriées dans le cadre d'un enseignement "de masse". De plus, il y avait une certaine réticence à divulguer des techniques qui pouvaient constituer un avantage décisif lors d'une confrontation. Ce fut en particulier le cas pour les étranglements, les luxations, les pressions de points vitaux particulièrement désagréables (que nous ne citerons pas ici), et d'autres encore. Il y avait également les projections, seules ou combinées avec les précédentes. Evolution du Karaté Avant la floraison de styles, d'écoles, de tendances, Ryû, Kaï et Kan de toute sorte, si on met à part le Kendo et les disciplines avec armes, le Judo, l'Aïkido et le Karaté formaient la trilogie martiale de base, dérivée du Ju-Jitsu. Les clés, étranglements et projections étaient l'apanage du Judo, les atémis celui du Karaté, enfin l'Aïkido enseignait la victoire par le vide et l'absorption par le mythique "T'aï Sabaki". Mais peu à peu, sous la pression des différentes formes de combat qui émergeaient jour après jour, il s'est avéré nécessaire en Karaté de revenir aux origines, et de s'ouvrir à d'autres formes techniques laissées aux disciplines "spécialisées". Saisies, dégagements, clés, projections ("Nage Waza") sont devenus incontournables et sont à présents travaillés sans réserve, sous l'appellation "Karaté Jutsu" pour certains, "Ju-Jitsu appliqué au Karaté" pour d'autres (cf. Bernard CHERIX, expert Ju-Jitsu et pionnier du Shotokan traditionnel avec Maître OHSHIMA en Suisse), etc. On ne conçoit plus des applications de Kata ("Bunkaï") sans ces techniques "annexes", qui présentent de surcroît un caractère réaliste, esthétique et spectaculaire à souhait, le bon vieux "Gyaku Tsuki Jodan" étant jugé très insuffisant, sinon en conclusion d'un enchaînement de séquences. Elargissons notre champ d'exploration Si on se réfère aux paroles de Maître Shigeru EGAMI, élève de Maître FUNAKOSHI et fondateur du Shotokaï, le Karaté ne doit pas être considéré comme figé mais doit constamment évoluer du fait des pratiquants. Ceci peut sembler paradoxal et doit être manié avec la plus grande prudence. En effet, il ne faut pas comprendre par là que chacun peut ou doit introduire, modifier ou supprimer ce qu'il veut suivant sa vision propre du moment, mais que le Karaté vit et évolue par les sensations infinies qu'il induit et que chaque pratiquant va ressentir et partager avec d'autres. Sans rien changer à un Kata, on peut alors y rechercher des sensations toujours différentes, basées sur des techniques autres que simplement celles des "coups frappés". |
Designed and implemented for GENEVE SHOTOKAN KARATE Powered by Andre Reidel All rights reserved 2021 |