DOSSIERS TECHNIQUES
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Les points clés en self-défense


Points vitaux

La self-défense, volet d'entraînement renforcé cette saison, suscite l'intérêt de nombreux pratiquants. Qu'on parle de "Jutsu", de "Torite", etc., il n'en reste pas moins que certaines règles simples sont des préalables à une pratique utile et efficace.

Construire sur du solide

Bien que certains imaginent la self-défense comme un moyen d'acquérir des talents de combattant à peu de frais, sous-entendu sans fournir trop d'efforts et de concentration, par opposition aux pratiques plus traditionnelles du Karaté, où progresser nécessite un travail technique soutenu et en profondeur, la réalité est toute autre.

Il est illusoire de penser que, dans une situation de stress et d'urgence, on pourra mettre en application quelques gestes "magiques" appris superficiellement, avec des partenaires complaisants, dans une ambiance conviviale. A moins que les réflexes acquis à l'entraînement ne mettent en oeuvre toute une chaîne de critères, acquis au prix de répétitions nombreuses et d'une volonté sans faille.

La posture, toujours...

Ce qui fait que le geste sera efficace est avant tout la posture adoptée. Et en cela, le Karaté "basique" est essentiel, lorsqu'il nous apprend, par des centaines, voire des milliers de Kihon éprouvants, à maîtriser les Zen Kutsu, Ko Kutsu, Kiba Dachi, etc., ainsi que les transferts de poids et les transitions entre ces postures.

La raison en est doublement évidente. Pour appliquer quoi que ce soit, il faut avant tout être soi-même stable, dans le but de désequilibrer l'adversaire ou l'agresseur, ne pas lui laisser le temps ni la possibilité d'affermir sa prise, de "casser son axe", tout en maintenant fort le sien propre.

De plus, il est nécessaire de placer son centre de gravité le plus bas possible, en tout cas au-dessous de celui de l'adversaire, ce qui va de pair avec la remarque précédente. Il suffit d'observer les lutteurs de sumo pour s'en convaincre.

Aller au contact

Le deuxième point-clé va exactement à l'opposé de nos réflexes ou de ce qui paraîtrait a priori le plus sage, s'éloigner. La réaction spontanée est souvent de retirer son bras, monter les épaules, repousser l'assaillant, éviter un coup en reculant.

Or c'est tout le contraire qu'il faut rechercher ! C'est bien en se rapprochant de l'agresseur qu'on va pouvoir le gêner, l'empêcher d'enchaîner avec son intention première, ne pas laisser de champ pour armer un coup quelconque, bref, comme on dit dans notre jargon, le "contrôler". Et l'impact psychologique ne sera pas le moindre, par l'effet de surprise créé en avançant, ce qui est absolument inattendu. Le "vide mental" ainsi provoqué peut autoriser une riposte précise, rapide et décisive, qui, même si elle ne met pas totalement hors de combat, permettra de s'enfuir ou au moins, de se dégager d'une situation critique (étranglement, clé, etc.).

Restons groupé

Le dernier point rejoint un aspect très classique de la pratique du Karaté, celui de la "connexion". Il faut veiller ici tout particulièrement à resté groupé, compact, et en ramenant les membres près du corps autant que l'on peut.

Dans la pratique du "Torite" traditionnel, que ce soit debout ou à genoux, on voit combien il est essentiel que les coudes soient collés au corps, ramenés sur l'axe central autant que possible, sinon rien ne peut "fonctionner" et, au contraire, on aggrave sa situation par une dépense d'énergie stérile en offrant des ouvertures et des leviers supplémentaires à l'adversaire.

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