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L'importance de bons appuis au sol |
Bipède - avantage ou inconvénient ? L'être humain est un "bipède", autrement dit se sert de deux pieds pour être naturellement debout, ou bien se déplacer. En ce sens, si on excepte les serpents, ainsi que les oiseaux, ces derniers ayant en outre dans leur grande majorité l'immense avantage de pouvoir quitter le sol et s'élever dans les airs, tout le genre animal "terrestre" dispose de plus de deux "pieds" : 4 pour les mammifères, 6 pour les insectes, 8 pour les arachnides, et ainsi de suite jusqu'aux chenilles et mille-pattes de toute nature. Si de plus on considère la proportion entre notre taille moyenne (1,80 m environ) et la surface de nos pieds (env. 10cm x 30 cm), on voit à quel point notre équilibre est précaire, notre stabilité fragile, notre dymamique générale limitée. Pour renverser simplement en la poussant une table reposant sur ses 4 pieds, c'est très difficile, il faut la soulever assez haut avant de pouvoir la basculer. Une chaise en revanche semble plus facile, mais cela vient du fait de son dossier lequel élève le point d'action exercée. La marche et la course d'un animal sont très révélatrices. Il y a la plupart du temps un membre au contact du sol, et lorsque tout le corps est en l'air, la réception se fait en douceur et en stabilité, dans la continuation du déplacement. Alors que dès que l'on veut faire une technique de jambes, il n'y a plus que l'autre jambe au sol, et le problème d'appui et d'équilibre est tout de suite là. Trois points-clé En ce qui nous concerne, nous devons par conséquent bien prendre conscience de ce fait, et de rechercher en permanence tout ce qui peut nous permettre de compenser ces déficits naturels. Tout d'abord, notre façon de nous déplacer doit comporter la sensation basse au niveau des hanches, autrement dit ne pas tomber vers l'avant sous le poids du buste, mais laisser ce dernier suivre le déplacement produit par le bassin. En fait, seul le bassin imprime le mouvement, et alors le haut du corps, mais aussi les pieds, tout suit au lieu de précéder. Deuxième point - la connexion maximale au sol par nos plantes de pieds, avec une sensation répartie et continue entre talon et orteils. Un de mes seniors prend souvent l'exemple d'un sol métallique sur lequel on se déplacerait avec des souliers à semelles aimantées. Sur un tel sol, il serait très épuisant de lever le plied pour avancer ou reculer, et deviendrait plus naturel de glisser le pied sans le décoller. Ce mode de déplacement implique, et ceci va directement faire le lien avec le troisième aspect que nous voudrions souligner, que l'on fléchisse nos articulations - hanches, genoux, chevilles, sinon le pied ne pourrait garder le contact au sol en permanence. Ce troisième point concerne la position de notre centre de gravité. Ce dernier doit être le plus bas possible, mais sans tomber dans l'excès au niveau des articulations, à savoir que les genoux doivent former au minimum un peu plus qu'un angle droit. Ceci à la fois pour préserver l'articulation, et pour rester dans des conditions d'explosivité optimales. Il n'y a qu'à observer les lutteurs, de Sumo en particulier, pour s'en convaincre. Fournir soi-même l'effort Le travail au Dojo doit être conduit avec le souci constant de satisfaire aux critères ci-dessus, même si les phases de combat plus libre et plus dynamique s'en écartent naturellement dans certaines limites. Les exercices "conventionnels" (Yakusoku) doivent absolument, en Kihon, comme en Kata bien sûr, mais aussi en Kumite, se dérouler avec la concentration - et la volonté, nécessaires pour renforcer ces aptitudes. Ce n'est qu'à ce prix que les déplacements, appuis et connexions pourront devenir de plus en plus naturels, et, à l'instar des animaux, nous donner les moyens de compenser, même très partiellement, les handicaps naturels de l'Homo Erectus" que nous sommes. |
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