Rubriques | 3 |
Le repos est partie intégrante de l'entraînement |
Repos ou paresse ? Une grande partie des pratiquants, guidée par des mobiles a priori très nobles, une volonté de se dépasser et un désir inaltérable de progresser, considère souvent que tout manquement à un plan d'entraînement "spartiate" est une marque de faiblesse, de laisser-aller, voire de flemme impardonnable. Ces sentiments les honorent, mais ils doivent se replacer dans une logique parfois plus lucide et équilibrée. Si le dicton "un jour d'entraînement perdu ne se rattrape qu'en dix jours" nous est bien connu, le prendre au pied de la lettre peut conduire à des abus et aller à l'encontre du but recherché. Notre physiologie de fonctionnement Le corps humain possède une propriété intrinsèque, c'est celle de vouloir toujours naturellement revenir à un état "stable" moyen, qu'on appelle l'homéostasie. Les effets de tout entraînement sont de "décoller" de cet état, afin de faire progresser nos qualités d'endurance, de résistance, de fréquence cardiaque maximale et de repos, le volume cardiaque et pulmonaire utile, notre VO2Max (avis aux connaisseurs !), etc. L'organisme a une autre tendance, c'est celle de reperdre le bénéfice d'une élévation du potentiel énergétique en cas de cessation ou de ralentissement de l'entraînement, comme pourrait en effet le suggérer le dicton précédent. Dans ce mécanisme complexe, il est primordial d'alterner judicieusement les phases de travail et de repos. Les phases de repos sont en fait appelées "récupération", ce qui enlève toute connotation péjorative d'inactivité passive ou de sédentarité. La récupération peut d'ailleurs être de durée variable, plus ou moins "active", auquel cas elle peut même faire partie intégrante d'une séance d'entraînement (au même titre que les étirements - cf. notre dossier N° 1). L'effort physique, qu'il soit produit en intensité de charge ou en volume, permet d'élever le niveau énergétique de l'organisme dans la mesure où on dépasse le seuil de la fatigue, lequel témoigne de la sollicitation des réserves énergétiques disponibles et permet l'augmentation de son potentiel par le phénomène appelé "surcompensation". Gestion du potentiel énergétique Mais l'important est justement de savoir que cette augmentation ne devient disponible dans le cadre d'un nouvel effort qu'après une période de récupération, suivant immédiatement la période de travail. En d'autres termes, si on n'y prend pas garde, non seulement on n'assimile pas les bénéfices d'une séance, mais on mène rapidement l'organisme à un épuisement pouvant s'avérer nocif. Ce principe présente pourtant une exception, comme par exemple en cas de préparation à un évènement particulier où on veut atteindre son meilleur niveau de performances, lequel n'est accessible que deux ou trois fois par année. Dans ce dernier cas, on maintiendra le rythme des séances d'entraînement sans attendre de récupération complète entre les séances. Mais le déficit ainsi créé devra obligatoirement être comblé par un temps de repos plus long, deux voire trois jours juste avant l'évènement, afin d'arriver à l'état dit de "super-surcompensation". En fait, on s'aperçoit que les deux manières d'élever le potentiel énergétique sont assez proches quant au résultat, pour autant qu'elles aient été bien conduites, et accompagnées bien sûr de toute l'attention nécessaire en matière de diététique, d'hydratation, de sommeil, etc. En conclusion... Nous connaissons tous les ennuis pouvant survenir dans le parcours d'un sportif, qu'ils soient musculo-tendineux (élongations, contractures, déchirures, claquages), articulaires (foulures, luxations, entorses) ou osseux (fractures de "fatigue", etc.). Ces aléas interrompent notre activité, nous font souffrir et peuvent - à répétition - créer des handicaps moteurs (fibroses, calcifications, durcissements des tissus conjonctifs, etc.). Il est donc primordial avant tout de bien se connaître, et posséder un minimum de compréhension de la physiologie de l'effort, afin d'organiser son plan d'entraînement de la meilleure façon. Tout ceci, conjugué avec une hygiène de vie appropriée et un mental clair, nous permettra de pratiquer notre Art Martial favori avec le maximum de plaisir et de sécurité pendant encore de très longues années. |
Designed and implemented for GENEVE SHOTOKAN KARATE Powered by Andre Reidel All rights reserved 2021 |