Editos | 2 |
"Tradition" et "Modernité" |
"Tradition", souvent opposée à la "Modernité". Peut-on sortir de cette vision souvent un peu simpliste et réductrice ?...
La Tradition au sens étymologique Le mot "tradition " désigne le fait de donner ou transmettre quelque chose (une culture, une doctrine, des coutumes, etc.) à travers le temps, a priori sur une grande période. (Attention: les latinistes ne doivent pas donner ici au le mot "tradere" le sens de "trahison" !) Le Karaté "traditionnel" est donc celui qui perpétue à la fois l'enseignement et la pratique tels qu'ils existaient dans le passé.
Dans l'esprit et dans la forme Il ne suffit pas de simuler un rituel, ni de robotiser des schémas d'entraînement, pour accéder au statut d'école pratiquant la forme traditionnelle. Il faut que l'esprit profond, sous-jacent aux techniques visibles, soit inspiré profondément par l'esprit du Budo. L'état d'esprit martial, les rapports entre pratiquants vis-à-vis des Seniors (Senpaï) et des Juniors (Kohaï), la vision du monde extérieur, doivent se forger petit à petit dans le creuset où l'enseignant aura introduit sa compréhension la meilleure de l'Art Martial.
Traditionnel et moderne On oppose souvent - à tort, par ignorance ou sectarisme, l'aspect "traditionnel" au côté "sportif". Ce cliché simpliste est confortable pour ceux qui n'ont pas pu ou voulu passer par une recherche plus en profondeur des facettes de l'Art Martial. Il est parfaitement possible de pratiquer le Karaté "traditionnel" tout en maintenant le côté sportif et s'adonnant à la compétition arbitrée, sans passer d'un monde à l'autre. Ce n'est pas tant la forme ou le genre des techniques que l'on effectue qui vous range dans telle ou telle catégorie que l'esprit dans lequel elles sont effectuées, indépendamment du cadre où l'on est. Lorsqu'on pratique "Jiyu Kumite" avec l'esprit originel du Budo, on atteindra à terme un meilleur accomplissement que si on se contente de viser la performance sportive à court terme. Bien sÛr, on pourra objecter que Maître FUNAKOSHI était plutôt opposé aux assauts sportifs. Mais ceci était simplement du au fait que Gichin FUNAKOSHI craignait un manque de maturation de ses élèves dans la Voie du Budo, et que se livrer prématurément à des confrontations sportives les détourne du chemin de base.
Quelques aspects concrets Au sein de la Voie "traditionnelle", quelques aspects sont particulièrement représentatifs de l'héritage des formes du passé. L'un d'entre eux mérite d'être souligné, c'est le "Torite", imposé pour l'obtention du grade de "Sandan" (3ème Dan). Celui-ci se décompose en deux parties :
Le travail à genoux, rébarbatif au début, s'avère extrêmement profitable au niveau de la sensation du "Hara", puisque la mobilité étant réduite, il est nécessaire de rechercher ailleurs que dans les jambes les moyens de se déplacer, d'esquiver, d'agir, de projeter et de contre-attaquer. Le travail debout comprend les techniques de dégagement, puis de contre-attaque sur des saisies aux bras, au corps, aux revers, ainsi que des tentatives d'étranglement. Le "Tachidori" ne comprend pas les techniques de projection (Nagewaza), lesquelles viennent en complément et font l'objet d'un autre travail spécifique, tout aussi important. Issu des techniques du Ju-Jitsu, les projections sont une partie importante de l'examen du "Yodan" (4ème Dan). |
Designed and implemented for GENEVE SHOTOKAN KARATE Powered by Andre Reidel All rights reserved 2021 |