Nous poursuivons ici notre
écoute de questions posées par des membres (juniors) sur quelques divers sujets.
Question
: Quels sont les Kata relevant du style de notre école ?
SSK : Dans notre forme de pratique "traditionnelle" (i.e. SHOTOKAN OHSHIMA), il y a en tout 18 Kata, répartis en Kata dits "de base", "avancés" et "supérieurs".
Certains Kata, comme les 3 "Taïkyoku" pour les citer, sont qualifiés "d'initiation" mais on peut découvrir par la suite qu'ils gardent toujours leur valeur pour la progression du pratiquant,
pour autant bien sûr qu'on ne les ait pas négligés et abandonnés trop rapidement.
Ce nombre précis de Kata n'est d'ailleurs pas le fruit du hasard. Car ce n'est pas le nombre en soi qui compte, mais le temps nécessaire pour les étudier tous suffisamment en profondeur.
Davantage de Kata n'élèvera pas forcément le niveau pratiquant, car il n'aura pu aborder chacun que de façon trop superficielle.
Maître FUNAKOSHI, fondateur du Shotokan Traditionel, ne disait-il pas lui-même que 18 Kata étaient largement suffisants, et qu'il lui a
fallu personnellement plus de 10 années pour appréhender les seuls 3 "Tekki" !
Q. :
Comment savoir si on est vraiment efficace ?
SSK : Difficile à dire si on
n'a pas été placé dans une situation réelle
de combat, soit en cas d'agression, ce que l'on ne souhaite à
personne, soit dans des formes de combat au K.O. sans protections particulières
style MMA, Ultimate fighting, Kick-bocking, Muay-Thaï, K-1, etc. Et
encore, le port de gants modifie-t-il la perception de l'efficacité
ultime.
Quoi qu'il en soit, chaque pratiquant reste bien sûr libre de ses choix,
mais nous déconseillons vivement à nos membres ce genre d'expérience,
le plus souvent source de blessures et de traumatismes divers,
et provoquant de plus des séquelles à moyen ou long terme à caractère souvent grave.
Les tests de casse (ou "Tame-Shiwari") permettent de mettre
réellement en pratique avec impact les techniques de Karaté,
mais à condition de bien préparer et maîtriser
l'exercice, pour éviter les traumatismes osseux et articulaires
graves à court et moyen terme.
Ce que l'on peut conseiller, c'est souvent s'entraîner au
sac de frappe, et éventuellement avec un partenaire en utilisant
"paos", "pattes d'ours", "valises",
etc., bref tout un arsenal que l'on trouve dans les magasins spécialisés,
ainsi que dans les clubs correctement équipés.
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Q. :
quels sont les meilleurs coups de pied ?
SSK : il faut déjà préciser
ce qu'on entend par "meilleurs"... Si on ne se place qu'en
compétition sportive, ce sera ceux qui donnent en principe "Ippon"
dans les règles d'arbitrage du moment.
Comme Jodan Mawashi Geri par exemple, favorisé en grand partie - il faut bien le dire -
par un côté spectaculaire apprécié des combattants et... du public.
En revanche, dans une vision plus sobre et
plus martiale, c'est la mise hors de combat décisive qui
est recherchée, et des attaques basses peuvent être
redoutables si elles sont invalidantes, en particulier pour les jambes de l'adversaire.
De plus, au niveau moyen (Chudan) et bas (Gedan), elles ont l'avantage
d'avoir plus d'allonge et de moins risquer de perdre sa stabilité
en s'exposant à un contre ou un balayage de la jambe d'appui.
Mais, bien évidemment, l'efficacité
dépendra avant tout de la valeur du pratiquant lui-même sur telle
ou telle technique de jambe qui lui est personnelle.
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